Jour 7

samedi 19 septembre 2020

2 h 30 du matin, le bruit des gouttes, d’abord discret s’intensifie rapidement pour devenir un martèlement, qu’accompagne le tonnerre qui se prolonge tandis que les éclairs se rapprochent.

Plusieurs abris de toile ne résistent pas et leurs occupants finiront la nuit trempés. Au petit matin, la pluie reprend modestement puis s’arrête à nouveau laissant finir le démontage du camp humide.

La navigation commence dans le calme sur la côte nord de Poleiros, tandis que nous observons un grain pluvieux sur Sifnos. Après une grande grotte semblable à la nef d’une église dont le dôme se serait en partie effondré, la roche change avec un granit rouge comme celui de l’Estérel.

Sous la grandiose falaise du phare de Maskoula et le vol des faucons d’Éléonore, nous pagayons contre le vent quelque temps, puis c’est la pluie forte d’emblée avec la visibilité qui se réduit à quelques dizaines de mètres, la surface de la mer qui devient blanche et floue.

Nous continuons d’avancer bien groupé près des parois rocheuses, qui bientôt ruissellent de petites cascades, qui brunissent par tâches l’eau du bord. L’orage est bien là pour peser un peu plus sur cette ambiance, et nous accompagne un instant.

Tandis que les précipitations faiblissent, nous longeons des petites plages de galets exposées à la houle, nous continuons quelques milles pendant que revient le beau temps.

De pointe en pointe les rochers immergés prennent de plus en plus d’ampleur et sont de plus en plus nombreux avec des formes déchiquetées : un régal pour les yeux comme pour le pagayage.

Nous débarquons prudemment pour pique-niquer en milieu de journée sur une plage encaissée, où des chèvres d’emblée curieuses se rapprochent de nous par gourmandise. Sans avoir aperçu de phoque nous remontons un littoral calcaire, tandis que le vent d’est forcit jusqu’à l’îlot Manolis, duquel dépassent deux mâts d’un grand voilier de luxe au mouillage.

De là nous gagnons vent arrière la petite île de Saint-Eustache. Avant de suivre la côte sud de Kimolos et ses pentes douces, nous croisons le petit ferry qui avait animé notre bivouac de la veille, Thierry voit une tortue, puis c’est un Zante ferry qui nous montre sa proie dans le détroit peu avant Pollonia.

Nous débarquons vers 15h30 sous une averse et nous réfugions dans un restaurant, pour la laisser passer. Nous vidons nos coffres, transférons leur contenu en vrac dans nos bagages, chargeons les kayaks sur la voiture de Fanis et nous mettons en quête d’une chambre pour la nuit.

Un coup de vent de nord est prévu pour demain, nous sentons ses premiers souffles.

7ème ÉTAPE

13.50 nm

Soit 25.00 km de navigation parcourus ce jour

89.85 nm

Soit 166.41 km de navigation parcourus
depuis le départ

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